Située
à Morey sur une hauteur, à 500 mètres du village, la vieille église,
dédiée à la Nativité de la Vierge Marie, semble protéger les lucenois et
toute la vallée du Ternin
Veillant
sur la sépulture de nos défunts déposés à ses pieds, elle lutte depuis
très longtemps contre le délabrement que connaissent les bâtiments
abandonnés.
A l'aide des documents bien
préservés chez le Président de l'association « Les Amis des Vieilles
Pierres de Lucenay l'Evêque », M. Georges DEMEUSOY, on peut, en quelques
lignes, retracer l'histoire d'une des plus anciennes et des plus
curieuses églises de notre beau Morvan : l'église de Morey.
Jusqu'au 13 ème
siècle, l'église de Lucenay se trouvait dans l'enceinte du château des
évêques d'Autun, dans l'actuel bourg. Pour mieux fortifier le château,
il a fallu détruire la chapelle. C'est alors que le chapelain du
château, Guillaume de Morey, qui avait de grandes propriétés, fit don
d'un terrain choisi sur un lieu excentré du bourg, mais sur une hauteur
qui domine Lucenay : Morey. L'église de Morey fut donc bâtie en 1295 à
l'écart du village sur les restes d'un ancien prieuré. Le presbytère
resta toujours dans le bourg et un chemin à travers prés (« le Sautu »)
permettait au curé et lucenois de monter à l'église par un raccourci.
Nous ne possédons pas de documents sur l'église durant les années qui suivirent. Nous savons seulement qu'au 17 ème
siècle, Lucenay était un lieu de pèlerinage en vue de protéger les
habitants de la rage. On y venait de fort loin en raison des cures
miraculeuses qui s'y opéraient.
En
1811, le clocher de bois fut détruit par la foudre, puis remplacé par
un dôme allongé « pour imiter, disait l'architecte Joubert,
Saint-Pierre-de-Rome ».
Cette église, mal entretenue durant les 18 ème et 19 ème
siècles, et peut-être parce qu'elle était trop petite ( 1121 habitants
en 1896), fut abandonnée le 31 décembre 1900 au profit de la nouvelle
église qui venait d'être construite dans le bourg du village. On
continua d'y organiser des cérémonies de temps à autre mais, en janvier
1959, le clocher s'effondra, et entraîna dans la chute, la plus grande
partie de la nef.
Depuis lors, les intempéries n'ont cessé de dégrader l'ensemble de la construction … Ensuite, des arbustes y prirent racine.
Vers 1970, une partie du collatéral s'effondra sur les monuments funéraires : la Commune dut les réparer.
Devant
ce spectacle, certains habitants de Lucenay pensèrent qu'il y avait
peut-être quelque chose à faire. Alors, bien décidés, ils fondèrent une
association « les Amis des Vieilles Pierres de Lucenay l'Evêque ».
Elle
devait se charger essentiellement de récolter des fonds et d'organiser
des chantiers bénévoles. Les statuts de l'association ont été publiés au
Journal Officiel le 16 septembre 1971 avec « pour objet : participer à
la sauvegarde et à la conservation des vestiges du passé, dignes
d'intérêts ».
Dès
1975, soucieux de conserver un tel monument, le maire de l'époque Mr
Louis de GANAY et l'association , entreprirent sa restauration. Une
première campagne de travaux débuta le 1 er
juillet 1975, au cours de laquelle participèrent une quinzaine de
travailleurs bénévoles essentiellement artisans, agriculteurs (
notamment en prêtant leur matériel ) et étudiants. En moins de trois
mois et demie : plus de 120 tombereaux ( soit plus de 100 m3 ) de
décombres furent enlevés et toute la nef fut nettoyée. Une quinzaine de
personnes, toutes désirant prouver que dans les campagnes aussi on avait
le respect de l'art, prirent l'habitude de se retrouver le samedi pour
consacrer une demi-journée à leur vieille église. Le chantier était
ouvert à la belle saison, l'hiver étant consacré à la fabrication des
essaules ( tuiles de châtaigniers ) en grande partie du à notre
spécialiste du bois Mr Jean DUMONT ou au sciage des bois de
construction.
De
1978 à 1982, Lucenay a été le cadre de stage de formation d'Animateurs
de Chantiers de jeunes bénévoles, venus pour la plus part de la région
parisienne. Ce stage fut agrée et financé par R.E.M.P.Art
(Réhabilitation et Entretien des Monuments et du Patrimoine Artistique)
sous l'égide du ministère de la Culture et de la communication et de la
direction du Patrimoine. Ces stages étaient supervisés par l'architecte
en chef des Monuments Historiques, Mr Jean-Gabriel MORTAMET, encadrés
par un responsable de stage, Mr Charles de GANAY, et deux chefs de
chantiers, Mr Georges DEMEUSOY et Mr Gérard VIEILLARD, avec l'aide de
spécialistes de la restauration et les équipes de jeunes bénévoles,
atteignant le nombre d'une quinzaine, ou plus, qui trouvaient un accueil
chaleureux auprès de la cantinière Mme Solange TILLEROT. Durant cette
période, de nombreux travaux ont pu être réalisés : maçonnerie, taille
de pierre, charpente, couverture…
Ainsi,
en 1980, la petite tour du clocher fut à l'abri des 1500 essaules de
châtaigniers qui forment son toit. Des tuiles sur lesquelles figurent
les noms de tous les lucenois qui ont aidé financièrement à leur
confection. Côté chœur, on est aussi à l'abri, puisque toute la toiture
du chœur et de la chapelle de gauche ont été refaits.
En 1982 : le mur collatéral entièrement remonté, a retrouvé une toiture avec une charpente « à l'ancienne ».
Depuis,
le bâtiment est resté en l'état et exposé aux injures du temps. Des
travaux ponctuels et inévitables ont été réalisés. Mais des travaux
d'urgence sont nécessaires, notamment la consolidation des murs et la
réfection de la toiture de la sacristie.
Cette
église, appartenant à la Commune est inscrite à l'inventaire
supplémentaire des Monuments Historiques. Depuis 2007, la Commune adhère
à la Fondation du Patrimoine.
Les
œuvres d'art qu'elle contenait ( statues, tableaux … ) sont conservées à
Lucenay dans l'église actuelle et dans les locaux municipaux, toutes
classées parmi les Monuments Historiques.
Pour
retrouver sa jeunesse, cette vieille Dame de Lucenay, ne peut plus
compter sur des chantiers bénévoles comme jadis : sa restauration ne
peut se faire que par des professionnels du bâtiment sous l'égide de
l'architecte des Bâtiments de France.
En
s'attachant à sa sauvegarde, « Les Amis des Vieilles Pierres de Lucenay
l'Evêque » poursuivent deux buts principaux :- préserver un des rares
témoins de l'architecture religieuse médiévale de nos villages
morvandiaux- rendre possible la remise en service de cet édifice
Maintenant, l'association est habilitée à délivrer des reçus fiscaux
permettant une réduction sur le revenu imposable de 66% des dons (ex 100
euros donnent 66 euros de déduction) Elle remercie tous ceux et toutes
celles qui, d'une façon ou d'une autre, ont aidé et continueront d'aider
à sa restauration.
Prochaine randonnée,ce sera le mercredi 7 mars, ce sera encore à Lucenay pour un autre circuit, mais promis on ne se perdra pas, et le circuit sera plus court, RV à 13h30 sur la place du village
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