St Sernin , son village, son église et son prieuré
L'histoire
Saint-Sernin-du-Bois tire
son nom de Saint Saturnin, premier évêque de Toulouse au IIIème siècle.
Le concernant, il est difficile de dissocier ce qui relève de l’histoire
et des croyances populaires. En 250, refusant d’honorer l’empereur
suite à la demande de prêtres païens, il fut sacrifié, attaché à un
taureau. La légende raconte que le taureau, lâché depuis le Capitole
traîna derrière lui l’évêque qui mourut déchiqueté. Il fut ensuite
inhumé à l’endroit où sa dépouille fut retrouvée, de manière
suffisamment profonde pour ne pas que les païens puissent profaner sa
sépulture. Par la suite, fut édifiée à cet endroit Notre-Dame du-Taur
entre l’actuelle place du Capitole et la basilique Saint-Sernin ; c’est
dans cette dernière que se trouvent aujourd’hui les reliques du martyr
Saturnin.
La saint Saturnin se fête le 29 novembre.
Le nom de Saint Saturnin subit de nombreuses déformations au fil des siècles : Sernin, Sornin, Cernin, Serni, Sorlin, etc.
C’est Saint Léger, nommé évêque d’Autun vers 650 qui ordonna que
trois villages de son diocèse portent le nom de Saint-Saturnin, puis
Saint-Sernin, dont notre village. À noter que Saint-Sernin-du-Bois a été
appelé, à la Révolution, Montagne-des-Bois.
La statue de Saint Saturnin de Toulouse trône au centre de la place
Salignac-Fénelon, face au prieuré construit au XIème siècle, qui
renferme la mairie depuis 2010.
Saint-Sernin-du-Bois au fil des siècles
Les premiers vestiges de Saint-Sernin-du-Bois datent de l’époque gallo-romaine.
La proximité d’Autun et le passage d’une voie importante d’Autun à
Mâcon expliquent l’habitat très dense du territoire de
Saint-Sernin-du-Bois à cette époque.
La chapelle Saint-Plotot (ou Saint-Ploto), située à Gamay témoigne du
culte des saints guérisseurs Saint Protais et Saint Gervais, devenus
Saint Plotot et Saint Freluchot dans le langage populaire.
Au XIème siècle, la paroisse au nom de Saint Sernin
se développe autour du prieuré. Un monastère est créé. C’est donc à ce
moment que le village prend le nom qu’on lui connaît aujourd’hui.
Au XIIIème siècle, le prieuré prend un aspect
défensif (tours carrées) et une église plus vaste est construite. Le
coeur et la base du clocher datent de cette époque.
Au XIVème siècle, devant l’insécurité des temps
(peste, famine, guerre de cent ans), le prieuré se fortifie, la tour
ronde de l’angle et le donjon sont édifiés après 1350.
Aux XVème et XVIème siècles, les habitants de
Saint-Sernin vivent d’activités traditionnelles : la forêt est exploitée
ainsi que les carrières de grès (qui le sont depuis l’antiquité),
l’agriculture (élevage ovin) et la culture de la vigne se développent.
En 1475, on compte 250 habitants à Saint-Sernin.
Le prieuré devient résidentiel et fonctionne sous le régime de
commende : les prieurs sont nommés par le roi et ne sont plus astreints à
résider à Saint-Sernin. C’est le début d’une période de décadence.
En 1470, le cardinal Jean Rolin d’Autun est prieur à Saint-Sernin-du-Bois.
Au XVIIème siècle, le prieuré est en ruine suite au départ des religieux.
Au XVIIIème siècle, Jean-Baptiste-Augustin de
Salignac de Fénelon, aumônier de la reine et parent de Fénelon
(précepteur du Duc de Bourgogne Louis de France) devient prieur à
Saint-Sernin en 1745. Il y résidera presque continuellement de 1746 à
1778.
Son œuvre reste importante :
- Libération des habitants du servage féodal,
- Reconstruction de l’église,
- Construction d’une maison de charité (hôpital et école),
- Création d’une forge à Mesvrin et d’un haut fourneau à Bouvier.
Jean-Baptise-Augustin de Salignac de Fénelon deviendra ensuite
l’aumônier des Petits Savoyards à Paris puis mourra guillotiné le 8
juillet 1794, sous la Terreur.
Après avoir subi plusieurs faillites, les usines du Mesvrin et de
Bouvier seront annexées à la société qui exploite les mines de
Montcenis, la fonderie royale et la cristallerie du Creusot. Les
Schneider conserveront ces établissements jusqu’en 1841.
Sous la Révolution, le prieuré est saisi comme bien
national. Il tombe aux mains de divers particuliers jusqu’à son
acquisition par la famille Devaussanvin en 1833. La forêt qui était
jusque là forêt seigneuriale, devient domaniale.
Au XXème siècle, l’ensemble du domaine (prieuré,
donjon et terres) est acquis par MM. Schneider et Cie (1910) en vue de
la création d’un réservoir d’eau pour alimenter l’usine et la ville du
Creusot.
Un barrage est construit entre 1917 et 1922. Le réservoir créé
complète la dérivation des eaux du ruisseau de Saint-Sernin effectuée
dès 1861.
La société Creusot-Loire Industrie (CLI) a cédé le barrage et le réservoir (étang de la Velle, 74000 m3) à la Communauté Creusot Montceau en 1975.
L’eau brute de Saint-Sernin-du-Bois est conduite à la station de
traitement de la Marolle, qui la transforme en eau potable. La
canalisation suit le tracé de la route du Creusot.
Le prieuré et le donjon sont quant à eux, cédés à la commune en 1976. |
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